Avril a investi 500 millions d’euros en 2024

« L’année 2024 restera un record en matière d’investissements pour Avril, avec plus de 500 millions d’euros investis », dont 320 millions en France, a souligné Aymeric Mongeaud, directeur administratif et financier, le 16 avril 2025 lors de la conférence de presse annuelle du groupe. C’est 17 % de plus que les 426 millions d’euros de 2023.

Une coquette somme donc, répartie entre les investissements industriels (282 millions), les engagements de Sofiprotéol (branche financière du groupe, pour 98 millions) et la croissance externe (120 millions). Près de 90 millions d’euros ont par exemple été injectés sur les sites de Saipol en France, a précisé Jean-Philippe Puig, directeur général. Pour rappel, l’entreprise Saipol fait partie du domaine « Avril première transformation », premier contributeur au chiffre d’affaires, qui regroupe les activités historiques de trituration, de production de tourteaux, d’huiles raffinées et de biocarburants en France et en Roumanie.

+ 32 % pour la production de biodiesel

Parmi les éléments marquants de l’année pour ce domaine de la première transformation, Jean Philippe Puig s’est notamment arrêté sur la belle progression, de 32 % sur un an, de la production de biodiesel avec leur carburant oléo 100 lancé il y a près de 5 ans. 225 000 tonnes issues de colza français ont ainsi été produites cette année. « Nous avons signé des contrats avec plusieurs sociétés sur du moyen et long terme », s’est-il félicité.

Dans le domaine des biocarburants toujours, Avril poursuit son projet de valoriser des cultures intermédiaires en carburant d’aviation durable. « Nous travaillons avec l’amont agricole et un certain nombre de coopératives pour développer ces cultures, telles que la cameline », a-t-il rappelé.

De nombreuses acquisitions

Dans le domaine Avril Solutions pour l’agriculture, qui réunit les activités dédiées au monde agricole et à l’élevage, l’année a notamment été marquée par plusieurs acquisitions dont l’activité nutrition animale d’Axéréal et les outils de la société Metex, devenue Eurolyse. Avec pour cette dernière, la production d’acides aminés.

Le groupe a également reconduit pour la troisième année consécutive son plan de soutien aux éleveurs avec 4 millions d’euros, portant le total à 16 millions d’euros. « On touche plus de 1 800 éleveurs avec ces trois plans », a chiffré Jean Philippe Puig. L’objectif : aider l’installation et la modernisation des élevages.

Croissance des volumes mais baisse des prix

Ces résultats s’inscrivent dans une année marquée par « de nombreuses incertitudes », a retracé Arnaud Rousseau, président du conseil d’administration d’Avril gestion. Incertitudes qui n’ont pas empêché le groupe d’afficher de « solides performances », avec un Ebitda (1) quasi record en hausse de 8 % sur un an, masquant toutefois un chiffre d’affaires et un résultat net en baisse, a présenté Aymeric Mongeaud.

Le chiffre d’affaires global du groupe a ainsi reculé de 2 % par rapport à 2023 pour atteindre 7,7 milliards d’euros. « La croissance des volumes et la contribution positive des récentes acquisitions sont masquées par la baisse des prix des matières premières dans toutes les activités, à l’exception de l’huile d’olive », explique Avril.

Enfin, le résultat net part du groupe recule lui aussi de 36 %, à 25 millions d’euros, « impacté par les amortissements liés aux investissements engagés depuis deux ans ». Ces derniers devraient toutefois permettre de faire progresser à nouveau le résultat net dans les prochaines années, a assuré le directeur administratif et financier.

Des ambitions confirmées pour 2030

Avril confirme l’objectif de 550 millions d’euros d’Ebitda en 2030, annoncés un an plus tôt dans le cadre de son plan Ambitions 2030. Pour ce faire, le groupe a travaillé à un plan de réduction des coûts pérenne afin « d’être encore plus robustes, a annoncé Jean-Philippe Puig. Ce travail doit se finaliser fin avril. Nous avons l’ambition [d’économiser] quelque 50 millions d’euros d’ici à 2027 ».

Par ailleurs, le groupe s'estime peu impacté par la guerre commerciale lancée par Donald Trump, mais pourrait tout de même subir la fluctuation des prix des matières premières qui en découle.